- Baptiste Gouret | Crée le 17.06.2025 à 17h08 | Mis à jour le 23.06.2025 à 11h17ImprimerLa salle François-Anewy, située à la Vallée-du-Tir, a été incendiée une trentaine de fois durant les émeutes. Sa démolition a débuté il y a deux semaines. Photo Baptiste GouretIncendiée une trentaine de fois durant les émeutes, la salle omnisports de la Vallée-du-Tir est en cours de déconstruction. Faute de budget, la mairie n’a pas prévu de la reconstruire. Un coup dur pour les clubs de basket et de futsal qui la fréquentaient régulièrement depuis sa construction, en 2011.
Sa structure s’éclaircit, ces derniers jours, à mesure que les ouvriers retirent les éléments qui la composent. Depuis deux semaines, ce qui reste de la salle omnisports François-Anewy, à la Vallée-du-Tir, disparaît progressivement du paysage. Incendiée une trentaine de fois durant les émeutes de mai 2024, le complexe devrait avoir laissé sa place à un terrain vague dans les prochains jours. Une démolition lancée par la ville, inquiète de l’état d’une structure qui menaçait de s’effondrer.
Pour les anciens occupants de cet espace, le démantèlement de la salle représente "une grande perte pour le sport calédonien", estime Stephan Parrage, vice-président de la commission fédérale de football diversifié, qui comprend le futsal et le beach soccer. D’autant que rien ne devrait venir la remplacer. "Aux dernières nouvelles, la ville de Nouméa n’a pas l’intention de reconstruire", affirme Stephan Parrage – contactée, la municipalité n’a pas souhaité s’exprimer.
"Une claque"
Le complexe de la rue Edouard-Unger, construit en 2011 à l’occasion de la réception des Jeux du Pacifique, accueillait une grande partie des compétitions de futsal, les week-ends. Pour les acteurs de la discipline, il a fallu se réorganiser. "La direction de la jeunesse et des sports a accepté de nous ouvrir la salle omnisports de l’anse Vata", rapporte Stephan Parrage. C’est dans cette enceinte du sud de la capitale que sera donné le coup d’envoi du championnat 2025, un an après l’interruption de la saison à la suite des émeutes. "On a de la chance, c’est un super outil", se réjouit le vice-président de la commission, qui évoque les désagréments réguliers vécus à Anewy. "On était souvent embêtés par des jeunes alcoolisés qui traînaient autour de la salle, ça nous est arrivé de devoir appeler la police. Donc, en vérité, on gagne au change, notamment en termes de sécurité", constate Stephan Parrage.
Les ouvriers interviennent depuis début juin sur la démolition de la salle Anewy, qui menaçait de s’effondrer, fragilisée par les incendies à répétition dont la structure a été victime. Photo Baptiste GouretÉric Saminadin est moins enthousiaste. Le président de la section basket du club historique du quartier, la Jeunesse sportive de Vallée-du-Tir (JSVDT), continue de qualifier de "claque" la disparition de la salle Anewy. Il faut dire que, à l’inverse du futsal, les jeunes basketteurs qui s’y entraînaient étaient en grande majorité originaires du quartier. Le déménagement du club à la Jeune Scène, située à l’Artillerie, a acté la fin d’un dynamisme entretenu depuis des décennies.
Un coup dur pour les écoles
"On a perdu environ 70 gosses. Aujourd’hui, j’entraîne 10 gamins." Issus des quartiers populaires, les jeunes de la JSVDT "n’ont pas la possibilité de venir jusqu’à la Jeune Scène", encore moins depuis que les bus ne circulent quasiment plus. "C’est dur pour le club, on a ramassé", regrette Éric Saminadin.
C’est aussi un coup dur pour les écoles du secteur, qui l’utilisaient régulièrement comme plateau sportif pour les élèves. La salle omnisports était aussi un lieu d’accueil, lors des cyclones, des personnes sans domicile et vivant en squats, ainsi qu’un bureau de vote décentralisé. Le vide qu’elle laissera ne devrait pas aider à la réhabilitation d’un quartier particulièrement sinistré depuis la crise insurrectionnelle.
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